Bonjour les amis, vous savez que j'aime les lectures que je qualifie de "différentes".
En voici une autre avec Eric Linard Mosca !
Genre : Novella & Recueil de Nouvelles
Avis : SINGULIER
Lu en numérique
Notes : Fond : 4.8/5 Forme : 4.7/5
Quand un livre vous ouvre des univers très différents les uns des autres…
Ouvrir ce livre, c’est plonger dans un roman noir et sociétal avant de se divertir avec quatre nouvelles écrites pour des concours et aux thèmes sans lien entre eux. De quoi garder une attention soutenue envers le monde très particulier de l’auteur que l’on sent aimer les mots et leur puissance.
Dans la première nouvelle, la plus importante, intitulée gilet jaune, j’ai été étonnée par l’imbrication entre l’imaginaire de l’histoire et la réalité d’un monde ouvrier a priori très bien connu et bien rendu. L’émotion s’est déclenchée avec le passage sur les machines-outils et les fabricants d’une époque qui devient de plus en plus lointaine, et qui mettait l’homme en position de dompter des monstres de fer et d’acier. Il y aussi un mélange intéressant pour soutenir le récit entre chasseurs, élus, gendarmes et industriels, un de ceux qui perdurent au fond des campagnes.
J’aime rencontrer dans mes lectures des informations qui n’étaient pas encore venues à ma connaissance et c’est ainsi que j’ai connu Woinic, le colosse des Ardennes. J’aime aussi saliver devant la gastronomie d’ailleurs et ici, les « Pappardelle al cinghiale » ont rempli leur rôle. Je les ai croisées durant le voyage en Italie de Clara ayant retrouvé son mari qui revenait du Japon, me rappelant le massacre d’Akihabara.
Dans les quatre nouvelles suivantes, j’ai une nette préférence pour la « Musca Domestica Clausa » qui allie humour et grande pertinence dans le traitement de la période « confinement ».
J’ai retrouvé dans l’écriture d’Eric Linard Mosca le goût de l’écriture passion, l’envie de dire, de décrire en profondeur, de donner du fond avec une légère causticité qui anime les mots. J’y trouve la différence que permet l’autoédition, une petite musique qui n’obéit qu’au créateur. Je rajoute un mot sur la couverture du livre qui me semble rendre à merveille le ton et le thème du texte.
Je souhaite aux lecteurs curieux de découvrir cette musique et je remercie l’auteur pour sa confiance renouvelée.
Citations :
. L’individualisme au sein de la société, de l’entreprise ou même du monde associatif était devenu une sorte d’art de vivre à la française.
. Peu importe d’où je venais, peu importe que je ne puisse aligner les phrases sans les faire saigner par mes fautes d’orthographe.
Résumé : Lorsque que nous avions repris l’usine de beau-papa, je savais que c’était une connerie. Clara aurait trop la pression et notre couple n’allait certainement pas passer l’année. Et puis il y a eu Charleville et les trois filles disparues. Tous les prétextes étaient bons pour aller voir ailleurs. Après avoir échappé à une compagnie de sangliers en furie, à Sanada et son désir de me découper au sabre katana dans les rues de Tokyo, j’ai dû enfin, me résoudre à reprendre ma vie en main…
Extrait :
Je roulais tranquille sur un petit filet de gaz. Il n’était pas question de mettre en difficulté la mécanique de la Laguna. J’étais conscient de la contrainte que je m'imposais depuis pas mal de mois, mais tenir tête au vieux me faisait le plus grand bien.
C’était quand même un modèle Privilège de la deuxième génération, toutes options, cuir et boîte auto.
Je m'étais attaché à ce vestige de ma vie d’ouvrier et on peut dire que j’avais trimé dur pour l’avoir, cette merveille de technologie de la Régie Française, achetée à crédit pendant soixante mois. Le genre de crédit dont on ne voit pas le bout et qui, lorsqu’il arrive à son terme, doit généralement être renouvelé avec un nouveau véhicule hors de prix.
Je ne comptais pas succomber aux diverses propositions que reçoit tout dirigeant d’entreprise fraîchement nommé par beau-papa. Je sentais bien le piège se refermer sur moi et l'emprise du vieux devenait bien trop gênante.
Pour lui, se rendre à un congrès du MEDEF en Laguna, c’est comme dîner au casino d’Annecy dans un costume acheté chez Auchan...
L’auteur : Né à Paris en 1967, Eric L MOSCA découvre l’écriture comme moyen d’évasion pour sortir d’un apprentissage à l’école de la vie des plus laborieux. C’est bien plus tard, alors qu’il parcourt la France et l’Europe en tant que cadre dans l’industrie, que ce besoin de raconter des histoires va resurgir. Il a publié son premier ouvrage en 2017. Drosophila paru en 2019 est le roman précédent que j'ai chroniqué en 2020.
Mechanic Park & histoires courtes
Eric Linard Mosca
Autoédition
EAN : 9798328921220
Nombre de pages : 160
Date de sortie : 23/9/2024
Prix broché : 10.44 €
Étiquettes : Nouvelles, Roman noir, Japon, Usine, Confinement, Mouches, Machines-outils, humour, forains, parc d’attraction, sanglier, Woinic
Lyane A.
Chroniqueuse pour Les chroniques de Lyane

INTERVIEW
Interview By Chloé Villa - Librairie Au Chapelier Lettré
Chronique DROSOPHILA
Le Pays Briard
Le Pays Briard - EDITIONS du 28/02/2020
Chronique By Chloé Villa - Librairie Au Chapelier Lettré


Le Pays Briard
Le Pays Briard - EDITIONS du 28/02/2020
Chronique By Chloé Villa - Librairie Au Chapelier Lettré

MES VOYAGES LITTERAIRES
À propos de Micheline ...
Lectrice et écrivaine, l'amour des livres me porte. Je vous partage ici mes chroniques littéraires et mes appréciations.
CHRONIQUE LITTÉRAIRE - DROSOPHILA
Québec - Avril 2020
Mon commentaire COUP DE CŒUR : Quand on entreprend la lecture de nouvelles, on ne sait jamais où l’aventure va nous mener et si on va aimer. Et Drosophila fut un beau (mais trop court) voyage littéraire. J’ai cherché un lien avec le titre, et l’expression « prendre la mouche pour rien » ou la citation « …ne jamais sous-estimer la bête et sa capacité à faire la morte pour mieux redécoller sous votre nez… » élèvent un parallèle avec l’humain et la gamme d’émotions universelles qui lui est propre. Des nouvelles intéressantes : les premières sont en français moins « international » et certains termes m’ont échappé, mais dès la troisième, j’étais conquise par les mots et les maux de l’auteur. J’ai commencé ma lecture assez tard un soir dans le but de lire 2-3 nouvelles, et je me suis couchée très (mais très) tard avec nombre de pensées et d’images en tête! Et c’est peu de le dire puisque ce genre ne m’attire pas (en général). Mais j’ai beaucoup (beaucoup, beaucoup) aimé… J’ai appris que je suis atteinte de pavisme, i.e. la façon de concevoir l’amour dans sa forme la plus romantique. J’en souffre (mal incurable) et à sa façon, monsieur Mosca aussi! L’auteur nous réapprend la misère humaine, les vieux, les naissances, le partage, l’harmonie, l’alchimie. Il nous dessine des étoiles filantes, des bouteilles à la mer, des bancs publics à Paris, des escaliers en colimaçon. La vie se construit de milliers de dimanches, de sourires, de premières fois, de premières journées et autant de nuits d’arc-en-ciel avant la pluie, et non après. Et mille recherches, véritables expéditions pour se trouver et se retrouver, pour s’apprendre et gagner en expérience… Et défilent les Valérie, Annie, Isabelle et Marie et j’en passe, dans sa recherche de soi et de l’autre jusqu’au naufrage du cœur… avec le célibat en prime et la citation : « L’amour peut finir là où il a commencé! » Une question de l’auteur : Le célibat est-il vraiment une maladie socialement transmissible? Où trouver sa place? Dans quoi? Le travail, le sport, l’art? Cheminer dans sa vie vers où? Une autre citation : « On ne peut pas obliger les gens à être heureux ».
Je demeure une lectrice très émotive et ce livre intimiste m’a conquise. Je préfère l’écriture féminine (selon mes statistiques moins que scientifiques), mais Eric L. Mosca fait pencher la balance. En ce temps d’incertitude (et de confinement), passer quelques heures avec cet auteur m’a redonné espoir. Il n’y a pas de The End qui tienne et c’est quand il n’y a plus de place pour la poésie qu’on la retrouve pourtant.
Difficile pour moi de donner une note selon mon barème habituel, mais en me basant sur le style de l’auteur et les valeurs véhiculées, je donne un 9/10.

Chronique Lyane A
À propos de Lyane A...
Lire, écrire : une passion à partager avec le plus grand nombre.Chroniqueuse officielle du groupe À la découverte des Nouveaux Auteurs et des Editions de l'Auguste. Comité de lecture NDB Editions. SP assurés pour les M.E et les Indépendants.
24 avril 2020
Note : Fond 3.5/5 – Forme 4/5
Avis : INTÉRIEUR
Je remercie l’auteur et le Lys bleu Éditions pour ce SP, d’autant plus que je n’ai pas pu répondre à leur attente aussi vite que je l’avais promis. J’espère qu’on ne m’en tiendra pas rigueur, car je me suis punie moi-même en retardant le plaisir pris à lire un monde intérieur des plus riches.
La plume est faite de distance, d’humour caustique, de passion, d’introspection presque maladive, et bizarrement tout ceci pour glorifier l’amour. Cet amour que le personnage principal cherche dans une quête absolue, durant laquelle les souffrances de la vie vont l’accompagner bien plus souvent qu’à son tour.
Drosophila comme titre m’a interpellée, et bien sûr, j’en ai cherché le pourquoi. Quand j’ai vu que c’est le nom scientifique des drosophiles, également désignées par le terme plus général de « mouches des fruits », j’ai cru comprendre le message comme vous le ferez vous-même en lisant ce recueil de nouvelles, toutes plus décalées les unes que les autres. Mais tout ceci avec une poésie désabusée qui sied parfaitement à l’ensemble.
Le dénominateur commun de tous ces textes est le Moi du personnage principal qui se révèle aussi terre à terre que lyrique. Sa rage de dents, page 34, nous plonge dans une réalité que toute personne qui en a connue une n’a pu oublier, ET en même temps, la veine poétique se veut trame indélébile de sa vie amoureuse.
C’est donc une belle surprise en peu de temps que je vous promets, si vous aimez ce style de lecture ; il vous suffira de rester en équilibre comme a si bien su le faire Éric L Mosca.
Les Chroniques de Sandra
Blog : L'instant des lecteurs
À propos de Sandra...
Une passionnée qui partage ses lectures, ses petites anecdotes de lectrice et celles de Bibou Lecteur , ainsi que ses rencontres du monde littéraire...
26 avril 2020
Bienvenue dans un méli-mélo étonnant !
Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je vous embarque dans un recueil de nouvelles haut en couleurs ! Ça part dans tous les sens et avec beaucoup de justesse et de finesse ! Merci Eric pour votre confiance.
Un recueil de nouvelles, ce n'est jamais simple. A lire, à lier, à écrire. Il faut que cela ait du sens, il faut que chaque nouvelle soit aboutit. Sinon, cela vire à la catastrophe ! Eh bien ici, ce qui est surprenant, c'est qu'Eric L. Mosca arrive à lier un méli-mélo de dingue, parce qu'il y a de tout, et ça fonctionne ! Étonnant je vous dis ! Je ne vous ferai pas ici le détail de chaque petits textes, parce que c'est un ensemble qu'il faut prendre ici.
Mais, quelle mouche l'a piqué pour en arriver là ? Hum, avec Bibou, nous nous sommes pas mal posé la question ! Quand une mouche prend la mouche, elle est capable de tout ! Et Eric l'a prise...
Que ce soit de la chronique de vie, un quotidien routinier et usant, au scénario catastrophe, il nous emporte, il nous transporte avec le verbe haut. Avec cette façon déconcertante qu'il a de nous faire glisser sur une aile de ce petit être dit drosophile et de nous faire voler avec lui !
Certaines nouvelles sont emportées, d'autres graves. La première partie complètement barrée ! Où l'auteur nous livre son monde, ses paysages, ses environnements : sociaux, sociétaux. En paradoxe et tout en justesse, de son prisme il nous fait découvrir. La deuxième partie est quant à elle, plus grave, plus posée, plus tristounette.
Le style d'écriture d'Eric reste la richesse de ce recueil. On reconnaît sa patte (de mouche) dans chaque petit texte. Son évolution sur la vie, sur ce qui l'entoure, sur ce qu'il a vécu. On ressent une certaine amertume, une certaine douceur mais amère. Eh bien finalement, n'attirerait-on pas les mouches avec du vinaigre ? Et si elles buvaient carrément la bouteille ?!
Je me suis laissé embarquer par ses pointes de sentiments, d'émotions graves. Par ce fil ténu que dessine l'auteur avec sa plume de caractère. Il ne laisse pas insensible, oh non ! Il nous entraîne dans un tourbillon, dans une petite tornade de moments de vie, de moments volés, tel une photographie à un instant T, à un moment précis, dans différentes périodes de sa vie... Il nous transmet un sacré bataillon de corde sur l'arc de son écriture ! De ces sentiments, de ses questionnements.
Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je ne peux que vous inviter à découvrir « Drosophila » d'Eric L. Mosca, ce recueil étrange, vivant. Aux charmes désuets et pourtant d'une authenticité touchante. Un savant mélange de douceur, de sobriété et de gravité. Alors, vous embarquez sur l'aile de cette petite mouche ?
